Donnerstag, 3. Dezember 2015

Fuite en avant vers l'inconnu – L'Allemagne, la France et la question des réfugiés par Johanna Möhring


Karl Marx nous a légué le dicton selon lequel l'histoire se répète, apparaissant une première fois sous forme de tragédie, pour revenir ensuite en guise de farce. Mais face à la crise actuelle des réfugiés, la question se pose: Et si Marx avait tort? Si des répétions aussi pourraient relever de la tragédie?

Le précédent historique – La reconnaissance unilatérale de la Croatie et de la Slovénie en 1991 sous  l'égide de Genscher, le ministre allemand des affaires étrangères de l'époque. La répétition – la décision d'Angela Merkel début septembre d'accueillir, à présent et au futur, de centaines de milliers de réfugiés en Allemagne, sans concertation préalable suffisante ni avec ses partenaires étrangers, ni avec les forces politiques allemandes. 

Ces deux décisions ont en commun qu'on peut supposer qu'elles ont été prises avec les meilleures intentions, dans l'esprit d'éthique de conviction. De suspicions sombres, d'une quelconque préférence allemande fasciste cachée pour la Croatie ou d'une Allemagne vieillissante avide de main d'oeuvre peuvent être récusées assez nettement. Ce qui ne se laisse moins bien réfuter est que ces décisions ont été dans le meilleur des cas hasardeuses: Elles ont créé des faits irrémédiables, avec des conséquences fatales pour un système politique.


Le Canard Enchaîné du 15 septembre 2015
  
Pendant que Angela Merkel et son gouvernement doivent affronter une grogne politique grandissante, ce qui pousse la chancelière entre autre à faire monter la pression pour une prise en charge commune des réfugiés dans le cadre de l'Union Européenne, on constate le quasi-mutisme de Paris. Comme dans le cas de la sortie du nucléaire muée par des motivations purement tactiques électorales post-Fukushima, Madame Merkel a tout simplement mis la France devant le fait accompli – sans se soucier des conséquences pour son partenaire français.




Allemagne: Un sentiment de responsabilité d'accueillir des réfugiés et des perspectives optimistes prévalent

Comme le démontre une étude IFOP commanditée en septembre 2015 par l'Institut Jean Jaurès et répétée en octobre, les réactions de la France et de l'Allemagne à la crise des migrants ne pourraient pas être plus à l'opposé. L'Allemagne se sent en grande partie responsable de l'accueil des réfugiés et pense pouvoir maîtriser ce défi malgré d'énormes difficultés anticipées. En France, un sentiment de peur d'une vague de migrants et des conséquences sociétales de migration prévaut.


La France: Craint la migration actuelle et future et ses impacts sur la cohésion sociale

Ceci explique l'apparition commune, certes historique, mais peu édifiante de Angela Merkel et François Hollande le 7 octobre devant le Parlement Européen. Cette visite, sur les traces de Kohl et Mitterrand 26 ans après de la chute du Mur, avait pour but d'afficher une solidarité franco-allemande, mais les divergences sur la Syrie et sur la question des réfugiés étaient évidentes. En supplément, Hollande s'est vu traiter de « vice-chancelier, administrateur de la province France » par Marine le Pen. Une fois de plus, en absence d'une stratégie française propre sur l'Union Européenne, le tandem franco-allemand apparaissait comme la feuille de vigne cachant une dominance allemande.

Comme l'explique Hans Stark de l'Institut Français des Relations Internationales (Interview du 14 septembre 2015, France Culture), pour les responsables politiques allemands, les réfugies représentaient jusqu'à encore très récemment un problème humanitaire temporaire. Les migrants devraient être accueillis pour un certain temps, mettant certes sous pression des ressources financières et administratives à priori disponibles. Selon l'étude IFOP Jean Jaurès, la lecture de la situation par les citoyens allemands et français est toute autre: Ceux pensent majoritairement que les migrants ayant atteint l'UE, et ceux qui arriveront encore resteront dans l'immense majorité en Europe. Et la majorité des questionnés préféraient que tous rentreraient à temps chez eux.
  


Ils vont rester...

Pour les Français, ainsi que pour d'autres pays membres de l'UE, comme la Grande Bretagne, les Pays-Bas ou le Danemark, ne parlant même pas des pays d'Europe centrale et de l'Est, les flux de migrants posent fondamentalement un problème de souveraineté. La grille d'analyse, avec pour toile de fond la montée de parties d'extrême droite, est la globalisation, ici sous forme de migration, et son impact sur la politique intérieure et la cohésion sociale nationale. L'horizon de temps n'est pas quelques années mais les prochains décades. En contraste avec l'Allemagne, ces pays tiennent à leur vision d'état-nation qui veut et peut défendre ses frontières - peu importe si cette vision correspond à l'air du temps.




 …mais on ne préférait pas

L'accueil de réfugiés, dans des proportions actuelles ne constitue plus une politique humanitaire, mais de facto une politique d'immigration. Les conséquences restent difficilement estimables à ce jour, même en supposant que l'Allemagne mettra le paquet sur l'intégration investissant des sommes colossales misant sur un engagement exigeant.* Seulement voilà, à cause du marché intérieur, cette politique ne concerne non seulement l'Allemagne, mais aussi tous les pays membres de l'Union Européenne.

Laissons de côté pour le moment la question quelles alternatives existaient et existent à la politique allemande actuelle  - La question de migration a tout le potentiel de remplacer l'Euro comme pomme de discorde intra-européenne principale. Renforcé par les attentats qui ont secoués Paris en novembre, on risque de voir un nouveau conflit ouest-est sur la migration s'ajouter au feuilleton éternel de l'Euro déjà responsable d'un clivage nord-sud. Une fois de plus, l'Allemagne met en péril précisément ces choses qu'elle aimerait préserver – l'Europe, l'unité – au sein de l'Union Européenne. Et la France, en défaut d'une politique propre européenne se retrouve une nouvelle fois entre les chaises.




* voir ici une étude intéressante de l'économiste allemand Daniel Stelter, qui génère actuellement  beaucoup d'intérêt en Allemagne avec son livre  “La dette au 21e siècle”, une critique du livre de Thomas Piketty, “Le capital au 21e siècle.“

Flucht nach vorn ins Ungewisse – Deutschland, Frankreich und die Flüchtlingsfrage von Johanna Möhring

Karl Marx hinterließ uns die Einsicht, dass Geschichte sich wiederholt. Zuerst hüllt sie sich in das Gewand der Tragödie, beim zweiten Mal erscheint sie als Farce. Angesichts der aktuellen Flüchtlingskrise kann man sich fragen, ob Marx nicht unrecht hatte – denn auch Wiederholungen haben durchaus das Zeug zur Tragödie.

Der historische Präzedenzfall – Deutschlands unilaterale Anerkennung Kroatiens und Sloweniens im Jahre 1991 unter der Federführung Genschers. Die historische Wiederholung – Angela Merkels Entscheidung Anfang September, ohne ausreichende außenpolitische und innenpolitische Abstimmung hunderttausende Flüchtlinge in Deutschland jetzt und wohl auch in Zukunft willkommen zu heißen.

Beiden Entscheidungen ist gemein, dass man annehmen kann, dass sie durchaus mit den besten Absichten gefällt wurden, ganz im Sinne der Überzeugungsethik. Finstere Verdächtigungen, von verdeckt faschistischen Präferenzen Deutschlands für Kroatien oder purem ökonomischen Interesse eines geburtenschwachen Deutschlands an menschlichen Ressourcen lassen sich mit ziemlicher Sicherheit von der Hand weisen.

Was sich nicht von der Hand weisen lässt, ist die Tatsache, dass beide Entscheidungen im besten Falle waghalsig waren: Sie schafften nicht mehr rückgängig zu machende Tatsachen, mit fatalen Folgen für ein politisches System.


„Niemand kann mir weismachen, dass die Großzügigkeit der Deutschen ohne Hintergedanken ist – Sie wollen uns schlicht schlechtes Gewissen machen.“

Cartoon des Canard Enchaîné vom 15. September 2015

Während Angela Merkel und ihre Regierung unter wachsenden innenpolitischem Druck gerät und unter anderem per Anlegen von Daumenschrauben auf ein gemeinsames Schultern der Flüchtlings-Lasten im Rahmen der EU pocht, fällt die Zurückhaltung von Paris auf. Wie auch schon im Falle des unilateralen, innenpolitisch-taktisch motivierten Atomausstiegs post-Fukushima hat Merkel die Franzosen schlicht vor vollendete Tatsachen gestellt - egal, wie problematisch die Konsequenzen für den französischen Partner auch sein mögen.



Deutschland: Gefühl der Verpflichtung, Flüchtlinge aufzunehmen und Hoffnung für die Zukunft überwiegt


Wie eine IFOP Studie, die vom französischen Institut Jean Jaurès (nahe der sozialistischen Partei) diesen September in Auftrag gegeben und im Oktober wiederholt wurde, deutlich macht, könnten die innenpolitischen Reaktionen Frankreichs und Deutschlands auf die Flüchtlingskrise nicht gegensätzlicher sein. Während Deutschland sich weiterhin verpflichtet fühlt, Flüchtlinge aufzunehmen und trotz enormer zu erwartender Schwierigkeiten dies stemmen zu können meint, überwiegt in Frankreich die Angst vor einer Welle von Einwanderern und den gesellschaftlichen Folgen von Migration.


Frankreich: Fürchtet jetzige und kommende Migration und ihre Auswirkung auf den sozialen Zusammenhalt

So wirkte der gemeinsame historische Auftritt Angela Merkels und François Hollandes am 7. Oktober vor dem Europäischen Parlament, auf den Spuren Kohls und Mitterrands 26 Jahre vor ihnen nach dem Fall der Mauer, seltsam blass. Zwar sollte deutsch-französische Solidarität signalisiert werden, doch die unterschiedlichen Positionen, was Syrien und die Flüchtlingsfrage betrifft, ließen sich nicht verbergen. Zudem musste sich Hollande auch von Marine Le Pen als deutschen Vize-Kanzler, Verwalter der Provinz Frankreichs bezeichnen lassen. Das deutsch-französische Tandem erschien in Ermangelung einer eigenen Europastrategie Frankreichs einmal mehr als Feigenblatt deutscher Vormachtstellung.

Wie Hans Stark vom Institut Français des Relations Internationales, IFRI (Interview 14. September 2015, France Culture) herausstreicht, stellen Flüchtlinge, zumindest bis vor kurzem, für viele deutsche politische Verantwortliche ein humanitäres Problem temporärer Natur dar. Flüchtlinge sollen zeitlich begrenzt aufgenommen werden, administrative und finanzielle Ressourcen geraten zwar unter Druck, sind aber prinzipiell vorhanden. Laut der oben erwähnten IFOP Jean Jaurès sehen das die Bürger Deutschlands, sowie Frankreichs ganz anders: Sie gehen mehrheitlich davon aus, dass Flüchtlinge, die die EU bereits erreicht haben und die, die noch kommen werden, in ihrer großen Mehrheit in Europa bleiben werden. Und die Mehrheit aller Befragten gibt an, dass sie es vorziehen würden, wenn alle Flüchtlinge wieder nach Hause zurückkehrten.


Frage: Ihrer Meinung nach, werden aufgenommene Flüchtlinge...ihr Leben hier einrichten (rot)...in ihr Herkunftsland zurückkehren (blau) ?

Für die Franzosen, sowie auch für andere EU Mitgliedstaaten, so wie Großbritannien, die Niederlande oder Dänemark, ganz zu schweigen von den mittel- und osteuropäischen Staaten, stellt der Zustrom von Flüchtlingen im Kern ein Souveränitätsproblem dar. Das Analyseraster vor dem Hintergrund erstarkender Parteien des extrem rechten Spektrums ist Globalisierung und deren Auswirkung auf Innenpolitik und soziale Kohäsion, hier im Gewand der Migration. Der Zeithorizont ist nicht ein paar Jahre, sondern die nächsten Jahrzehnte. Im Gegenteil zu Deutschland halten diese an der Vision des Nationalstaates, der seine Grenzen verteidigen kann und will, fest – mag diese zeitgemäß sein oder nicht.




Frage: Wünschen Sie sich, dass aufgenommene und aufzunehmende Flüchtlinge...nach dem Verbleib von einigen Monaten und Jahren in ihr Land zurückkehren (rot)...oder hier bleiben (blau)?

Fakt ist, dass die Aufnahme von Flüchtlingen in momentanen Ausmaßen keine strikt humanitäre Politik darstellt, sondern de facto Einwanderungspolitik ist, deren Folgen auch mit enormen Einsatz von finanziellen Mitteln und forderndem Engagement, was Integration betrifft, nicht absehbar sind*. Nur betreffen diese aber aufgrund des gemeinsamen Binnenmarktes nicht nur Deutschland, sondern alle EU Mitgliedsstaaten.

Einmal ganz davon abgesehen, welche Alternativen zur aktuellen deutschen Politik bestanden und bestehen - die Migrationsfrage hat alles Zeug dazu, der gemeinsamen Währung den Rang als innereuropäischen Zankapfel abzulaufen. Zur Nord-Süd Spaltung, die dem Dauereurodrama geschuldet sind, gesellt sich nun ein neuer Ost-West-Konflikt zum Thema Migration, verstärkt noch durch die terroristischen Anschläge, die Paris erschüttert haben. Einmal mehr zeigt sich, dass Deutschland gerade die Dinge, die es eigentlich im Rahmen der Europäischen Union bewahren möchte – Europa, Einheit – gefährdet. Und dass Frankreich in Ermangelung einer eigenen Europastrategie auch in dieser Frage zwischen den Stühlen sitzt.



* hierzu eine interessante Studie des deutschen Ökonoms Daniel Stelter, der gerade mit seinem Buch “Die Schulden im 21. Jahrhundert,” einer Kritik von Thomas Pikettys “Das Kapital im 21. Jahrhundert“ in Deutschland für Aufsehen sorgt.

Mittwoch, 19. August 2015

La France ou le creux qui sonne au coeur de l'Europe Par Johanna Möhring


A peine les excitations estivales du « presque-Grexit » derrière eux – au moins pour le moment, car comme tout film d'action à succès, il y aura certainement une, voir plusieurs suites – les classes politiques européennes quelque peu épuisées peuvent d'ores et déjà se réjouir du prochain thriller haletant à l'affiche – le « Brexit ».


(c) Bundesregierung

Entre la Grande Bretagne et l'Allemagne – Où se situe la politique européenne française ?

Le calendrier s'annonce serré. David Cameron, premier ministre britannique, a proclamé que le referendum portant sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union Européenne sera organisé avant la fin de 2016. Des négociations, qui doivent aboutir dans des promesses de réformes crédibles afin de convaincre les quelque 16-20 pourcent d'indécis de voter pour rester dans l'UE sont en cours : Des hauts personnages britanniques sillonnent le continent dans la quête de rassembler des majorités européennes derrière des modifications de politiques, voire de traités. Fin juillet, George Osborne, ministre de finances a fait escale à Paris vantant l'opportunité du moment - la possibilité d'ouvrir le débat sur les réformes qui pourraient rendre l'UE « plus compétitive et plus dynamique afin de faire en sorte qu’elle fournisse prospérité et sécurité à tous » .

« Grexit », « Brexit », ces turbulences intra-européennes font convenablement écran (comme la-dite feuille de vigne, grecque ou pas) à l'absence étonnante de véritable stratégie européenne française. Tiraillés dans des directions doublement non-souhaitées, les responsables politiques français semblent paralysés. D'un côté, il y a la Grande Bretagne et ses envies de rapatriement de compétences. Celles-ci risquent ébranler le paysage politique français en encourageant le Front National, les souverainistes, ou enfin simplement tout citoyen ayant voté « non » en 2005, certes pour des raisons variées. De l'autre côté guette l'Allemagne : elle use habilement de la peur française d'une alliance Berlin-Londres pour promouvoir son propre agenda d'encore plus d'intégration, notamment budgétaire, de la zone Euro. A leur encontre respective, la tactique française du « ni-ni » visiblement favorisée - ni renégociation, ni plus d'intégration -  ne peut satisfaire personne.


Dessin Monsieur Kak, Avril 2015

Après avoir longuement dominé le projet européen, façonné à son image, au service de ses propres intérêts, force est de constater que la France se trouve actuellement en situation de faiblesse. Ceci s'explique en partie par une ironie du sort : la carapace institutionnelle européenne, conçue, avec comme clé de voûte la monnaie unique, pour contenir une Allemagne jugée inquiétante, voir dangereuse, s'est révélée promoteur même du pouvoir allemand, surtout depuis 2009, début de la crise persistante de l'Euro.

Mais le malaise français est aussi dû à l'absence de réflexion stratégique sur l'Union Européenne. Depuis le Traité de Maastricht et la campagne autour du Traité constitutionnel culminant dans le referendum de 2005, un silence intellectuel quasi total règne dans les partis établis, la presse, les universités et les instituts de recherche en ce qui concerne l'Europe. La France, comme d'ailleurs l'Allemagne, s'est enfermée dans le carcan du « il n'y a pas d'alternative au projet actuel ».

Mais les questions à relever seraient multiples – voici donc en quelques unes. Que sont les intérêts de la France qui trouvent appui dans l'Union Européenne ? Comment la France utilise-t-elle et compte-t-elle utiliser l'Union Européenne dans le futur ?  Est-ce que les structures institutionnelles et politiques existantes et envisagées répondent-elles aux besoins de la France et aux attentes de ses citoyens? La France est-elle contente de jouer les seconds rôles à une Allemagne qui monte en puissance ? Et si elle devait se décider, où la France se situerait-elle – économiquement, financièrement, politiquement et culturellement – dans une Europe « du Nord » ou dans une Europe « du Sud » ?


Aucune de ces questions trouve réponse facile. Mais toutes, et d'autres, mériteraient être posées et débattues. Les plaques tectoniques européennes bougent  – pour ne pas perdre pied, il faut rester en mouvement. 

Frankreich oder die Leere im Herzen Europas Von Johanna Möhring


Die sommerliche Aufregung um den Fast-Grexit kaum überstanden  – jedenfalls für den Moment, denn wie jeder Action-Kassenschlager wird es sicher ein, zwei Fortsetzungen geben – können sich die leicht erschöpften politischen Klassen Europas schon auf den nächsten spannungsreichen Politthriller freuen : « Brexit »  - bald in einem Kino in Ihrer Nähe.

(c) Bundesregierung
Zwischen Großbritannien und Deutschland – Was ist französische Europapolitik ?

Hier gibt es in der Tat wenig Zeit, Atem zu schöpfen. Laut Premierminister David Cameron soll das Referendum über die Zugehörigkeit Großbritanniens zur Europäischen Union schon vor Ende 2016 über die Bühne gehen. Verhandlungen, deren Ausgang die 16-20 Prozent noch Unentschiedenen überzeugen sollen, für ein Bleiben in der EU zu stimmen, sind im Gange : Hochrangige britische Politiker bereisen auf der Suche nach europäischen Mehrheiten für Politik-  oder gar Vertragsmodifikationen kreuz und quer das Festland. Ende Juli war George Osborne, der britische Finanzminister für die Sache werbend in Paris. Dort pries er die Gunst der Stunde – endlich ergäbe sich die Möglichkeit, eine Debatte über Reformen zu führen, die die EU „wettbewerbsfähiger und dynamischer gestalten, und damit für Wohlstand und Sicherheit für alle sorgen könnte.“

„Grexit“, „Brexit“, solch intra-europäische Turbulenzen haben zumindest den Vorteil, wie das besagte Feigenblatt (ob nun griechisch oder nicht), das Fehlen einer genuin französischen Europapolitik zu kaschieren. In entgegensetzte, jeweils unerwünschte Richtungen gezerrt, wirken französische Politikverantwortliche wie gelähmt. Auf der einen Seite Großbritannien mit seinem Wunsch nach Rückführung von Kompetenzen auf nationale Ebene. Dies birgt für Frankreich die Gefahr, seine politische Landschaft in Aufruhr zu versetzen, da es Wasser auf den Mühlen der Souveränisten, der Front National oder all derer Mitbürger ist, die 2005 mit „nein“ gegen den Europäischen Verfassungsvertrag stimmten, wenngleich auch aus diversen Gründen. Auf der anderen Seite dräut Deutschland, welches auf geschickte Weise Frankreichs Angst vor einer deutsch-britischen Allianz ausnutzt, um mehr Integration der Eurozone, besonders im Bereich Budgetkontrolle, durchzusetzen. Vor diesem Hintergrund erscheint die von den Franzosen favorisierte Taktik des „weder noch“ - weder Neuverhandlungen, noch ein Mehr an Integration - schlicht kein gangbarer Weg.


 „Grexit, Brexit, Frexit“ - das törnt Marine Le Pen an
Zeichung von Monsieur Kak, April 2015

Nach Jahrzehnten der Dominanz des europäischen Projekts, nach französischem Abbild geschaffen, französischen Interessen dienend, befindet sich Frankreich momentan in einer Position der Schwäche. Dies ist zum einen Ironie der Geschichte. Das europäische Institutionenkorsett, mit seinem Herzstück, der gemeinsamen Währung, wurde eigens konzipiert, um ein Deutschland zu bändigen, das, wenn nicht als gefährlich, so doch wenigstens als beunruhigend galt. Nun hat gerade dieses Konstrukt zu einer signifikanten Machtsteigerung Deutschlands innerhalb der EU geführt, besonders seit der seit 2009 andauernden Eurokrise.

Aber der fehlende Einfluss Frankreichs ist auch einem Mangel an strategischer Reflexion über die EU geschuldet. Seit dem Maastrichter Vertrag und der in das Referendum mündenden Kampagne für den europäischen Verfassungsvertrag im Jahre 2005 herrscht in etablierten Parteien, der Presse, in Universitäten und an Forschungsinstituten fast völlige intellektuelle Stille, was Europa betrifft. „Es gibt keine Alternative zum aktuellen Projekt“ - neben Deutschland umfängt dieser Slogan Frankreich wie eine Zwangsjacke.

Doch die jetzige Situation wirft Fragen auf – hier nur einige davon. Was sind die Interessen Frankreichs, die durch seine Mitgliedschaft in der Europäischen Union gefördert werden ? Wie bedient sich Frankreich der EU und wie will sie sie in Zukunft nutzen ? Entsprechen das Institutionengefüge und die Politiken der EU den Bedürfnissen Frankreichs und den Erwartungen seiner Bürger ? Gibt sich Frankreich damit zufrieden, neben einem ökonomisch und politisch stärker werdenden Deutschland die zweite Geige zu spielen ? Und wenn es sich entscheiden müsste, wo würde sich Frankreich verorten – wirtschaftlich, finanzpolitisch, politisch und kulturell gesehen – eher in einem Europa „des Nordens“ oder in einem Europa „des Südens“ ?

Keine dieser Fragen ist leicht zu beantworten. Aber alle, und andere, verdienten es, gestellt und debattiert zu werden. Die tektonischen Platten der EU verschieben sich – nur wer selbst in Bewegung bleibt, geht nicht Gefahr, das Gleichgewicht verlieren.


Donnerstag, 9. April 2015

Adieu, politique ancrée dans le réel? Par Johanna Möhring

A l'ouest, rien de nouveau. Malgré le débâcle des cantonales de ce mois de mars – 26 départements anciennement socialistes ont basculé à droite, le „Front National“ a pu renforcer sa stratégie territoriale* - pas de changement de cap en vue à gauche. En juin aura lieu le congrès du parti socialiste à Poitiers censé préparer la campagne électorale des présidentielles 2017. Et une majorité écrasante du parti n'a qu'une envie:  mettre la poussière sous le tapis.

Après à peine deux ans, le temps des réformes entamées sous les socialistes touche donc officiellement à sa fin. L'heure est dorénavant à la reconstruction de la majorité plurielle, au rassemblement des forces de gauche, rituel immanquable et parfois intellectuellement pénible avant les présidentielles.

Débâcle – UMP détient 66 des 101 départements, abstention plus que 50 pour-cent
(Graphique TV5)

Les « départementales » –  élections d'un binôme homme-femme, responsabilités exactes inconnues à l'heure du scrutin faute de base juridique – ne permettent certes pas de brosser un portrait politique fiable de la nation française. Mais elles confirment une tendance inquiétante qui perdure depuis des années, et qui reste inchangée malgré le sursaut républicain du 11 janvier 2015. Tandis qu'une majorité des français, lasse et ennuyée, se désintéresse de la politique, une minorité des citoyens a déclaré la guerre aux partis établis. Ces 'sans-culottes' de la postmoderne se sentent victimes de la compétition économique tout en condamnant une paralysie politique vieille de plusieurs décennies et une supposée perte de repères morales et culturelles.

Marine-Jeanne saura tout arranger
(Photo du 01.05.2013, Le Figaro)

Bien de citoyens des pays de l'Union Européenne arborent des sentiments ambigus envers la mondialisation et son incarnation européenne, le marché unique. Ce qui en soi n'est pas étonnant étant donné le « trilemme » évoqué par Dani Rodrik : Démocratie, souveraineté nationale et globalisation économique se conjuguent résolument mal, voir pas du tout.

En France, cette situation est d'autant plus embrouillée. Car selon Laurent Cohen-Tanugi, qui dans son livre What's wrong with France? dernièrement paru appelle les français à se réinventer de font en comble, la mondialisation attaque le cœur même de l'identité française. Elle minerait le socle de son excellence : Centralité d'un état fort à rayonnement culturel et intellectuel, qui lui serait entouré par une société homogène confiante en ses institutions démocratiques.


Apparemment beaucoup

De gauche ou de droite, en France, la compétition est perçue non comme une chance mais comme une menace pour ses spécificités nationales. Il faut se rappeler que le projet européen n'a été le fruit d'un compromis d'attentes diamétralement opposées – entre l'instinct protectionniste des français (on pense notamment à la politique d'agriculture commune) et la quête des allemands pour un marché d'exportation.

Comment les acteurs politiques traditionnels répondent-ils aux perdants de la mondialisation ces jours-ci? Avec des mots, non avec des actes. Partout en Europe, gauche et droite confondue, on flirte avec des arguments populistes dans l'espoir de séduire cet électorat. Ou alternativement, on brandit la menace du totalitarisme pour faire rentrer dans le rang. Mais pour toutes les familles politiques établies, rien n'est moins sure que leur capacité d'encore atteindre le nombre montant des électeurs contestataires.

Les forces populistes ne se contentent pas d'un dénigrement du combat classique d'idées. Ils se vantent en outre de leur refus de la politique ancrée dans le réel. Des faits? Relatifs. Les médias? Achetés. Les institutions démocratiques? Toutes corrompues. Mais en dehors des conventions de notre vie démocratique, il ne reste que de l'émotion. Répondre à ce défi n'appartient pas qu'aux partis établis.

  
*Certes, le „Front National“, pénalisé par le scrutin majoritaire n'a pas pu conquérir un département. Mais il a su multiplier par soixante ses représentants dans les conseils généraux. La stratégie de Marine Le Pen d'ancrer son parti localement afin de construire  un socle de pouvoir à long terme semble porter ses fruits: Les électeurs des 11 communes qui ont depuis mars 2014 un maire frontiste, se sont mobilisés fortement pour le „Front National“ lors des „Départementales“.


Adieu “realitätsbasierte Politik”? von Johanna Möhring


Im Westen nichts Neues. Trotz des Debakels der Kantonalwahlen diesen März  – 26 ehemals sozialistische “Départements” fielen an die Rechte, der “Front National” konnte seine Territorialstrategie weiter ausbauen* – ist in Frankreich links kein Kurswechsel in Sicht.

Im Juni steht der sozialistische Parteikongress in Poitiers an, der die Weichen für die Präsidentschaftswahlen 2017 stellen soll. Und eine breite Mehrheit der sozialistischen Partei wünscht sich nichts mehr, als unangenehme Themen unter den Teppich zu kehren.

Nach nur knapp zwei Jahren ist also die Zeit der unter den Sozialisten begonnenen Reformen offiziell vorbei. Die Zeichen stehen nun ganz auf Neuformierung der “majorité plurielle”, dem Sammeln linker Kräfte, was sich vor Präsidentschaftswahlen turnusmäßig abspielt – und meist den gesunden Menschenverstand strapaziert.

Debakel – UMP hält 66 “Départements” von 101, Wahlbeteiligung unter 50 Prozent
(Graphik TV5)

Die wenig mobilisierenden “Départementales” – Wahlen eines Binoms Mann-Frau, genaue Zuständigkeiten mangels rechtlicher Grundlage zum Wahlzeitpunkt unbekannt – mögen kein überzeugender Indikator für die politische Gemengelage der französischen Nation sein. Sie fügen sich aber in einen beunruhigenden Trend ein, der seit Jahren anhält und an dem auch die „Marche Républicaine“ des 11. Januar nicht viel ändern konnte:  Während sich die Mehrheit der Franzosen gelangweilt von der Politik abwendet, sagt eine stetig wachsende Minderheit den etablierten Parteien den Kampf an. Diese 'Sans-culottes' der Postmoderne sehen sich als Opfer ökonomischen Wettbewerbs, sie verurteilen die schon seit Jahrzehnten andauernde Lähmung des politischen Systems, sie prangern eine angenommene moralische und kulturelle Beliebigkeit an. 

Marine-Jeanne soll es richten
„Das Volk zuerst“ (Photo vom 01.05.2013, Le Figaro)

Nicht wenige EU-Bürger haben ein ambivalentes Verhältnis zur Globalisierung und ihrem europäischen Ableger, dessen Herzstück der gemeinsame Binnenmarkt ist. Was nicht weiter verwunderlich ist, Dani Rodriks „Trilemma“, nach dem sich Demokratie, nationale Selbstbestimmung  und wirtschaftliche Globalisierung partout nicht unter einen Hut bringen lassen,  lässt grüßen.

In Frankreich ist die Situation besonders vertrackt. Denn laut Laurent Cohen-Tanugi, der in seinem gerade veröffentlichen Buch What's wrong with France? Frankreich dazu aufruft, sich von Kopf bis Fuß neu zu erfinden, greift die Globalisierung die eigentliche Identität Frankreichs an. Sie untergräbt den Sockel französischer Exzellenz: Zentralität eines starken Staates mit intellektueller und kultureller Strahlkraft, und einer homogenen Gesellschaft, die auf dessen demokratische Institutionen vertraut.


Offenbar so einiges

Wettbewerb wird in Frankreich, egal, ob rechts oder links, meist nicht als Chance, sondern als Gefahr für nationale Besonderheiten gesehen. Es gilt, sich zu erinnern: das europäische Projekt selbst war immer ein Kompromiss diametral entgegengesetzter Anliegen, zwischen dem protektionistischen Instinkt der Franzosen (Stichwort gemeinsame Agrarpolitik) und dem Streben der Deutschen nach einem Export-Markt.

Wie reagieren traditionelle politische Akteure auf den Diskurs der Globalisierungsverlierer? Mit Worten statt Taten. Links wie rechts liebäugelt man in ganz Europa mit populistischen Argumenten, um beim Wähler Anklang zu finden. Oder man schwingt zu Abschreckungszwecken gerne auch mal die Totalitarismus-Keule. Unklar ist jedoch für alle politischen Großfamilien, ob sie die stetig zunehmende Zahl potentieller Protestwähler überhaupt noch erreichen können.

Denn populistische Kräfte argumentieren und agieren nicht nur längst außerhalb des klassischen politischen Ideenwettbewerbs. Sie stehen zudem stolz zu ihrer Ablehnung von “realitätsbasierter Politik”. Fakten? Sind relativ. Medien? Gekauft. Demokratische Institutionen? Alle korrumpiert. Außerhalb der Konventionen unseres demokratischen Lebens bleibt jedoch nichts als Emotion. Auf diese Herausforderung müssen nicht nur etablierte Parteien eine Antwort finden. 


* Zwar konnte der „Front National“ aufgrund des geltenden Mehrheitswahlrechts kein „Département“ erringen. Doch gelang es ihm, die Zahl ihrer Repräsentanten in den „conseils généraux“ (gewählte Versammlung auf Departementsebene) zu versechzigfachen. Damit scheint die Strategie von Marine Le Pen, ihre Partei lokal zu verankern, um sich so eine langfristige Machtbasis zu schaffen, aufzugehen: Die Wähler der 11 Kommunen, in denen der FN seit März 2014 einen Bürgermeister stellen, mobilisierten sich anlässlich der „Départementales“ stark für den „Front National“.

Dienstag, 10. März 2015

La France – trait-d'union de l'Union Européenne ? Par Johanna Möhring

Nous sommes tous Grecs – Vraiment?
(Manifestation de soutien au peuple grec de 2012, Photo Reuters)

A l'issue du scrutin grec du 25 janvier, les forces européennes de gauche se réjouissent: Enfin, l'Europe se débarrassera du joug de l'austérité imposé par l'Allemagne. Enfin, la croissance sera stimulée par des programmes d'investissement publics. Et enfin, la France prendra un rôle de leader dans la formulation de la politique européenne !

Début février, Michael Sapin, ministre des finances, invitait son collègue grec Yanis Varoufakis à Paris en lui assurant de son soutien. La France devrait jouer un rôle de trait d'union entre préoccupations grecques et européennes. Le mercredi suivant, le 4 février,  Alexis Tsipras, fraîchement élu premier ministre se voyait accueilli avec toutes les honneurs à l'Elysée. François Hollande rappelait règles et devoirs européens, mais, tout comme François Mitterrand avec Andreas Papandreou dans le temps, se montrait prêt à soutenir le peuple grec dans sa quête d'une solution européenne de sa dette. 

...Décoratif

Mais la France peut-elle vraiment adopter une conduite européenne alternative ? On peut fortement en douter, étant donné son adhésion à la politique commune en matière d'économie et de finances, sa politique économique actuelle, ainsi que sa posture de pays leader en Europe. En total, une somme énorme de capital politique investie qu'on peux considérer, pour utiliser un terme de théorie économique, comme coûts irrécupérables (« sunk costs ») .

En ce qui concerne la politique d'économie et de finances européenne, la France fait partie intégrante de l'architecture de la gouvernance économique de l'UE. Ceci exclue un changement de cap en matière de dépenses. C'est vrai que fin février 2015, Bruxelles a accordé deux ans supplémentaires à la France afin de mettre ses comptes en ordre. Mais cette année seule, 4 milliards d'Euro d'économies devraient impérativement être trouvées. L'argent que doivent les Grecs, ils le doivent aussi au contribuable français – la somme modique de 40 milliards d'euros - même si Libération tente de minimiser les pertes attendues.  



…A mettre où je pense ?

Deuxièmement, en 2013, après maintes tergiversations, le parti socialiste, et avec lui la France, avait tranché pour une politique économique social-démocrate. Dans un véritable contre-la-montre – une large majorité socialiste n'approuve ni réformes, ni rigueur budgétaire – le gouvernement espère encourager la croissance par une libéralisation de l'économie, ainsi que par des mesures pro-employeurs. Malheureusement, cette politique est parfaitement anti-cyclique : A la maison et chez les voisins, de tels projets attirent de plus en plus les foudres de la critique parlementaire et extra-parlementaire.

En ce qui concerne le troisième point, une politique alternative européenne française – il reste à voir si la France peaufine déjà son rôle de porte-parole de ceux souffrant de l'austérité, des soi-nommés « pays du sud » de l'UE. Passer du tandem franco-allemand, du « moteur de l'Europe »,  à la deuxième ligue des « canards boiteux » de l'Euro, ne serait-il pas plutôt un déclassement ?


Toujours à la mode?


Jusqu'à nouvel ordre, les positions de la France envers le gouvernement grec se révèlent donc de nature tactique. Dans le grand écart entre l'électorat, le parti, la « Loi Macron » et le « Six Pack  », on aime certes flirter avec « Podemos » ou « Syriza », faisant ainsi preuve d'une flexibilité digne des Jeux Olympiques. Néanmoins, un changement radical de cap n'est pas en vue. Mais 2015, avec des élections en Espagne et au Portugal, fera parler de soi. Dans un climat de tensions, des ambiguïtés restés cachées auparavant risquent apparaître au grand jour. Par exemple, en ce qui concerne la relation de la France avec l'Union Européenne, et avec son noyau, le marché commun. Mais sur ceci dans un prochain billet du blog... 

Frankreich – Bindestrich der Europäischen Union ? Von Johanna Möhring




 “Wir sind alle Griechen” - Wirklich?
(Solidaritätskundgebung mit Griechenland aus dem Jahr 2012, Photo Reuters)

Nach dem Ausgang der Parlamentswahlen in Griechenland vom 25. Januar 2015 frohlocken die linken Kräfte Europas. So auch in Frankreich: Endlich wird Europa das Joch der von Deutschland aufgezwungenen Austeritätspolitik abschütteln. Endlich werden staatliche Investitionsprogramme das Wachstum ankurbeln. Und endlich wird Frankreich bei der Gestaltung der Europapolitik wieder eine Führungsrolle einnehmen!

Michel Sapin, französischer Finanzminister, lud Anfang Februar seinen griechischen Kollegen Yanis Varoufakis nach Paris und sprach ihm seine Unterstützung zu. Frankreich müsste ein Bindegliedsfunktion zwischen griechischen und europäischen Anliegen einnehmen. Am  darauffolgenden Mittwoch, den 04. Februar, empfing François Hollande den frischgekührten Ministerpräsidenten Alexis Tsipras mit allen Ehren im Elysée Palast. Der französische Präsident erinnerte an europäische Regeln und Verpflichtungen, zeigte sich aber bereit, ganz wie François Mitterrand seinerzeit mit Andreas Papandreou, die Griechen bei der Suche nach einer europäischen Lösung der griechischen Schuldenfrage zu unterstützen.

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Doch kann Frankreich aktuell tatsächlich eine alternative Position in der EU einnehmen? Dagegen spricht allerhand: Der gemeinsame Kurs der EU in Sachen Wirtschafts- und Währungsunion, die aktuelle französische Wirtschaftspolitik, und nicht zuletzt die Selbstwahrnehmung Frankreichs als führendes Land Europas. Zusammengenommen eine enorme Menge an investiertem politischem Kapital, das man getrost als „sunk costs“, versunkene Kosten, bezeichnen kann.

Hinsichtlich seiner Wirtschafts- und Finanzpolitik ist Frankreich fest in die kommunautäre Architektur einer gemeinsamen Wirtschafts- und Währungspolitik eingebunden. Diese schließt ein radikales Umschwenken, was Frankreichs Staatsausgaben betrifft, schlicht aus. Zwar hat unser Nachbar von Brüssel gerade Ende Februar zwei Jahre Aufschub erhalten, um seinen Haushalt in Ordnung zu bringen. Jedoch sind dieses Jahr vier Milliarden EUR Einsparungen fällig. Das Geld, das Griechenland via diversen Rettungsmaßnahmen schuldet, schuldet es auch dem französischen Steuerzahler – um die 40 Milliarden EUR. Nicht gerade eine Kleinigkeit, selbst wenn die französische Libération den zu erwartenden Verlust klein redet (Tenor – Staatsschulden würden sowieso nie zurückgezahlt. Na dann...).

...auch an den Hut?

Zum zweiten hat sich Frankreich nach langem Ringen 2013 für eine sozialdemokratische Wirtschaftspolitik entschieden. Im Wettlauf mit der Zeit (eine breite Mehrheit der sozialistischen Partei sträubt sich sowohl gegen Reformen als auch gegen Budgetdisziplin) soll durch Liberalisierung der Wirtschaft und durch unternehmerfreundliche Maßnahmen Wirtschaftswachstum erzeugt werden. Leider im wahrsten Sinn antizyklisch: Daheim und in den europäischen Nachbarländern geraten solche Vorhaben zunehmend in parlamentarische und außerparlamentarische Kritik.

Was den dritten Punkt, eine alternative französische Europapolitik, betrifft - Es sei einmal dahingestellt, ob Frankreich sich tatsächlich zum Wortführer der Austeritätsgeplagten, der „südlichen Länder“ der EU machen möchte. Wäre das nicht ein Abstieg, vom deutsch-französischen Tandem, dem sogenannten „Motor Europas“ in die zweite Liga der Euro-Müden und -Lahmen?

Weiterhin in Mode?


Bis jetzt sind also Frankreichs Positionen zur neuen Regierung in Griechenland eher taktischer Natur. Im Spagat zwischen Wahlvolk, Parteibasis,  „Loi Macron“ und „Six Pack“  liebäugelt man schon mal mit „Podemos“ oder „Syriza“, mögen solche Posen auch zuweilen olympiareife gymnastische Züge annehmen.  Ein radikaler Kurswechsel steht nicht bevor. 2015 wird jedoch mit Wahlen in Spanien und Portugal sicher für Gesprächsstoff sorgen. In einem solchen Klima der Spannungen treten bislang versteckte Ambivalenzen in der Vordergrund, zum Beispiel, was das Verhältnis zur EU und seinem Herzstück, dem gemeinsame Binnenmarkt betrifft. Doch davon in einem nächsten Blog-Post...

Montag, 19. Januar 2015

Das Paris-Syndrom. Von Johanna Möhring

"Paris, c'est le monde ; le reste de la terre n'en est que les faubourgs." 
(Marivaux, La Meprise, 1734)
(“Paris, das ist die Welt. Der Rest der Welt ist nur seine Vorstadt”)

Nach den blutigen Anschlägen des 7., 8. und 9. Januar steht Paris im Zentrum der Aufmerksamkeit. Wie kann die Stadt des Lichts, und mit ihr Frankreich, mit dem Terror fertig werden? 
„Fluctuat, nec mergitur“
(Place de la Nation, 11. Januar 2015, Photo Martin Argyroglo)
Schon seit römischen Zeiten gleitet Frankreichs Hauptstadt, deren Wappen ein Schiff ziert, über den Strom der Zeit. Unter dem schönen Motto “Fluctuat, nec mergitur”, von den Wogen der Geschichte hin- und hergeworfen, geht es doch nicht unter. Baron Haussmann ließ im vorletzten Jahrhundert radikal das Stadtbild vereinheitlichen, auch mit dem Hintergedanken, die periodisch aufrührerische Stadtbevölkerung durch breite, aufmarschfähige Avenuen unter Kontrolle zu halten. Dass auf ihnen 150 Jahre später friedlich, den Ordnungskräften applaudierend, mehr als 1,5 Millionen Bürger für Meinungsfreiheit und republikanische Einheit demonstrieren würden, hätte er sich sicher nicht träumen lassen.  

Es ist kein Zufall, dass das meistreproduzierte Photo der „Marche Républicaine“ vom 11. Januar 2015 ein Echo Pariser Stadtgeschichte ist. Denn Paris lebt wie keine andere Stadt im kollektiven Unterbewusstsein als eine Reihe von Bildern aus der Vergangenheit - fast so, als hätte es nicht das Recht, sich zu verändern. Doch wird dieser oft nostalgische, rückwärtsgewandte Blick dem jetzigen Paris und seinen Bewohnern gerecht? Französisches Leben findet heute woanders als in Postkartenmotivik statt, in relativ unspektakulären Vierteln, oder in den unbekannten und ungeliebten, gar gefürchteten Vorstädten. 
„Jeden Tag Sonntag“ (Photos Manolo Mylonas)
Regine Robin, Soziologin, Historikerin und eifrige Stadt-Wanderin, hat es mit ihrem Buch, “Le Mal de Paris” (frei übersetzt als Das Paris-Syndrom) auf den Punkt gebracht. Die französische Hauptstadt lebt in der Verweigerung ihrer selbst. Sie ist, wenn man einmal die Ringstraße, den ehemaligen Stadtwall, diesen Keuschheitsgürtel, wie Robin ihn nennt, verlässt, keine Metropole mit 3 Millionen, sondern eine Megapole von 10 Millionen Einwohnern. Für diese gelebte Realität gibt es aber keinerlei Repräsentation - der starre Blick auf vergangenen Glanz verhindert ihr Entstehen. Doch ohne neues Selbstbild kein politisches, zukunftsgerichtetes Handeln. 

Es drängt sich dem Beobachter der Gedanke auf, dass nicht nur Paris, sondern ganz Frankreich am Paris-Syndrom leiden könnte. Nach den Attentaten ist jedoch klar: Frankreich muss sich seinen Herausforderungen – der Schaffung von wirtschaftlicher Dynamik, von Innovation (auch institutioneller Natur) und von sozialem Zusammenhalt – ohne weiteres Zögern stellen. Paris und seine „banlieue“ stellen die Landkarte der sozialen, ethnischen, religiösen und kulturellen Bau- und Bruchstellen, die die französische Gesellschaft durchziehen.
„Ich bin Charlie, Jude, Bulle – Ich bin die Republik“ (Photo David Ramos (Getty))


Was in Paris geschieht, ist jedoch nicht nur ausschlaggebend für Frankreich. Nach den schockierenden Ereignissen der 2. Januarwoche ist das Land einmal mehr Brennpunkt des Weltgeschehens – hier kann sich in der Tat, wie in einer Tribune der New York Times geschrieben, das Schicksal Europas entscheiden. Wie soll es also nach der „Marche Républicaine“ weitergehen? Ein Land, das traditionell mit sich im Zwist liegt, hat mit feierlichem Erstaunen ein „Wir-Gefühl“ entdeckt. Über alle politischen und sozialen Gegensätze hinweg steht eine breite Mehrheit bereit, um am Projekt der Republik, seit 1789 im Bau, stolz Hand anzulegen.